"Ne soyez pas effrayés !

Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié ;

il est ressuscité, il n'est pas ici."

Mot d'ordre du mois de mars : Marc 16,6

 

EVENEMENT A NE PAS MANQUER :

La célébration oecuménique du Vendredi saint, conduite par la pasteure Anne-Sophie Hahn et le chanoine Jean-Georges Boeglin, en l’église protestante de Barr, sera diffusée sur France 3 Alsace le Vendredi saint à 9h05, également dès 10h sur les chaînes YouTube respectives du Diocèse de Strasbourg et de l’UEPAL.
 
 

Ressusciter,
ce n’est pas recommencer.

Quand le Christ est ressuscité, il n’est pas revenu à la vie. Il n’a pas repris la vie d’avant la croix. Il est entré dans une vie autre.

Quand le Christ est ressuscité, il n’est pas reparti de zéro, comme s’il n’avait pas eu de vie jusqu’à la croix. Dans son corps glorifié, sont marquées à jamais la trace des clous et de toutes ses blessures. Les marques sont là, c’est vrai, mais elles n’ont désormais plus de pouvoir.

Dans son cœur et sa mémoire restent inscrit à jamais les noms et les visages de tous ses compagnons, même celui de Judas qui ne l’a pas compris.

Quand Jésus est ressuscité, il n’a plus été, pour ses compagnons, le maître comme auparavant ; il est devenu le Ressuscité contagieux qui les a sortis des tombeaux où les avait précipités leur lâcheté et leurs peurs. Il a fait d’eux des messagers, des hommes en mouvements qui répandent la contagion de leur propre résurrection.

Et aujourd’hui encore, nous sommes touchés par cette contagion, quand nous obéissons à la voix du Christ qui nous appelle à ressusciter dès maintenant de nos tombeaux ; de ceux que nous nous sommes nous-mêmes creusés et qui se nomment : orgueil, égoïsme, paresse, indifférence, dureté de cœur, mépris, racisme, intolérance, …

L’Esprit du Christ nous ressuscite maintenant de ces morts dont nous sommes les premiers acteurs. Il nous ressuscite maintenant, non pas pour que nous reprenions la vie qui nous a conduits à ces morts, mais pour nous donner une vie autre et nous ouvrir des chemins nouveaux.

Ainsi, au grand jour de la résurrection totale, l’Esprit du Christ ne nous rendra pas la vie dans un monde inchangé, mais nous donnera une vie autre, dans un monde nouveau, sans morts et sans tombeaux.

L’Esprit du Christ nous ressuscite maintenant, mais nous ne repartons pas de zéro.

Dans nos vies nouvelles subsistent les marques de toutes nos blessures, de tous nos échecs, de toutes nos fautes, mais elles ont perdu leur pouvoir de mort. Elles ne nous accablent plus ; elles ne nous détruisent plus. Autre chose devient possible.

Dans nos cœurs nouveaux nous retrouvons tous les noms et tous les visages de ceux que nous aimons et aussi de ceux avec lesquels nous rencontrons des difficultés, et nous accueillons d’autres noms et d’autres visages.

Vers eux tous, le Christ nous envoie, comme des ressuscités contagieux, pour les appeler à sortir de leurs tombeaux, de tous les tombeaux où ils sont enfermés.

Et finalement, voici la grande question que la résurrection du Christ nous pose à chacun :

Avons-nous envie de ressusciter, non seulement dans l’avenir, mais déjà maintenant dans le présent de Dieu qui nous appelle à vivre pleinement notre vocation de témoins de son Amour plus fort que la mort ?

Pasteure Elisabeth MUTHS, mars 2024.